— CVI — En 1683, ce sont encore les troupes de Pogliz-ze qui contribuent puissamment à la délivrance de Narona, de Sign, de Knin (repris par les Turcs) de Popovo, de Vrgorac et de Castelnuo-vo. Vrana près de Zara — qui était le siège d’un puissant beg turc — fut reprise par la milice du comté de Zara (Kotari) conduite par un prêtre, le curé Soritch, aux ordres de Foscolo. Finalement, la grande guerre de libération, immortalisée par l’intervention du roi de Pologne Jean Sobieski sous les remparts de Vienne (12 septembre 1683), aboutit au traité de paix de Karlovci (Karlovitz, 26 janvier 1699) qui consacra les victoires de la Ligue et celles du peuple dalmate contre les Turcs. Venise en bénéficie. La nouvelle frontière entre la Dal-matie vénitienne et la Bosnie turque comprend les villes de Knin, Vrlika, Sign, Duare, Vrgorac et Citluk. C’est la Linea Mocenigo et en style de chancellerie : il Nuovo Acquisto. La paix de Pozarevac (Passarovitz, 21 juillet 1718) donne à Venise, en échange de la Mo-rée, que la République a perdu avec l’archipel presque tout entier, le district d’imoski, la rive gauche du fleuve Cetina et le haut cours du fleuve Kerka. C’est la Linea Grimani ou le Nuo-vissimo Acquisto. A partir du XVIIIme siècle, la Dalmatie, qui fournit 60.000 hommes à la république de St-Marc — des troupes d’élite ! — végète, anémiée, privée de tout contact spirituel avec la nation serbo-croate, échelle des caravanes bosniaques