— LXXIII — que très tard et il n’a jamais pu entièrement prévaloir sur ses traditions. Impuissant à reprendre la ville, le doge Henri Dandolo conclut un armistice avec le roi Béla. Cet armistice ne sera violé qu’en 1202. XlIIme Guerre : 1202. Venise inconsolable de la perte de Zara, profite de la quatrième Croisade et de la gêne des Croisés français qui n’ont pas les moyens suffisants pour rembourser la République de Saint-Marc des frais du transport en Terre-Sainte. Henri Dandolo fait voile pour la Palestine, mais en réalité pour la conquête de la Dalma-tie. Les Croisés, après un long siège, prennent d’assaut Zara. Les habitants sont en grande partie massacrés, les remparts de la ville démantelés. La prise de Zara souleva un scandale immense dans la Chrétienté. Pour avoir détourné la Croisade de son but et avoir employé les croisés à combattre non l’infidèle mais un roi chrétien et apostolique, le pape Innocent III lance l’interdit sur Venise. Les seigneurs féodaux croates, dont les territoires s’étendent jusqu’aux portes de la ville, reconstruisent les remparts de Zara et les quartiers incendiés. Do-maldo des princes Svatchitch, le chef d’une grande maison croate, entre à Zara, mais il est obligé de capituler et de reconnaître la souveraineté de Venise. En 1216, André 1er, à court d’argent, renonce