— XXXI — nent dalmate les villes de Tragurium (Traù) et d’Epetium (Stobrec près Spalato). Le royaume illyrique gênait l’impérialisme romain. Il fut détruit, mais seulement après une série de guerres sanglantes, qui rappellent étonnamment les luttes soutenues par les Gaulois contre les Romains et, dans les temps modernes, les luttes des Serbes contre la conquête ottomane et contre la nouvelle campagne impérialiste de l’Autriche. Les traits de la nation illyrienne et des Dalmates — la plus courageuse de ses tribus — ont une ressemblance frappante avec les traits des Serbes et des Croates. Et si la science ne s’est pas définitivement prononcée sur les origines slaves de la nation illyrienne, l’affinité des caractères, la tradition constante, l’enthousiasme des Croates et des Serbes pour ces lointains possesseurs du territoire dalmate, fournissent une preuve morale de cette paternité. La Reine Teuta — chantée par les poètes croates de l’Illyrisme — joua le rôle du Vercingétorix gaulois. Elle et ses successeurs résistèrent pendant des années aux emprises romaines. En 168, avant J.-C. la dynastie de Teuta disparut dans la tourmente ; et l’Il-lyrique, au sud du fleuve Narenta, devint province romaine. Mais ce n’était que le début de la lutte. La grande campagne contre les Dalmates, dont la capitale se trouvait à Delminiumt (Duvno en Herzégovine) et qui s’opposaient aux projets de colonisation de la Dalmatie, décrétés