— 25 — tions nationales des peuples soumis à son autorité, mais ensuite, désarmée, dut subir leur pouvoir. Cette Dalmatie, slavisée dès les temps les plus reculés, fit à son tour la conquête de l’étranger. Les Alberti, les Gavagnini, les Zanotti, les Bruère-Desrivaux, ne se sentaient nullement sur le sol latin. Ils se slavisèrent eux aussi, respectueux du pays qu’ils reconnaissaient différent de son architecture officielle, mais non pas différent des temples merveilleux dans lesquels les artistes slaves ont prodigué et, peut-être aussi, ont devancé les miracles de la Renaissance. Le phénomène s’est perpétué jusqu’à nos jours par les maisons patriciennes des Borelli et des Cambi, plus conscients de leurs devoirs envers la terre où ils recevaient l’hospitalité que ne le furent tant d’autres Slaves par le sang, nés sur le sol dalmate. Qu’ensuite beaucoup de maisons slaves aient passé dans le camp opposé et qu’elles aient abandonné les traditions slaves de leur race, le fait est incontestable. Mais il ne saurait surprendre l’homme qui réfléchit aux nombreuses et graves difficultés avec lesquelles, en de pareils temps, s’entretenait la flamme de la conscience nationale. La Dalmatie était un pays isolé, solitaire. Le Turc commandait en maître dans les régions