— XCI — du peuple croate. Après la mort de l’empereur Ouroch IV, le ban de Bosnie Tvrtko, neveu du ban Etienne Kotroman et d’Elisabeth, princesse de Serbie (fille du roi Etienne Dragoutin) se pose en héritier des Nemanjides et se proclame « Roi des Serbes, de Bosnie et des Pays maritimes. » Venise et Raguse, les deux puissances les plus intéressées dans les affaires du Bal-kan occidental, le reconnaissent. Vingt ans après le traité de Zara, Venise ne pouvant se consoler de la perte de la Dalma-tie, soutient sa XIXme guerre contre la Hongrie, alliée de Gênes (1378). Elle subit une seconde défaite. Les Génois courent jusqu’aux lagunes, occupent Chioggia et Malamocco. Venise se sauve par la grandeur toute romaine de ses fils, mais elle saigne de tous côtés. Elle accepte la médiation du comte de Savoie; et dans le traité de paix de Turin (1381) elle reconnaît le traité de Zara de 1358 et elle cède pour une seconde fois toute la Dalmatie. Trieste signe un second pacte avec l’Autriche (30 septembre 1382). Entre la mort de Louis d’Anjou (11 septembre 1382) et la bataille de Nicopolis (25 septembre 1396), la première grande défaite de l’Europe chrétienne par les Turcs, le roi Tvrtko de Bosnie poursuivit son plan de groupement des régions yougoslaves. La bataille de Kosso-vo (15 juin 1389) le laisse indifférent. Il s’empare de presque toutes les villes du littoral dal-