— i4i — multiples manifestations, continua de se développer sous leurs regards, sans leur participation ; comme une danse dont ils n’auraient pas entendu la musique. Le divorce avec le peuple dalmate ne fut définitivement consommé qu’en 1874. C’est alors que la Dalmatie vit naître chez elle une « nationalité italienne ». Battu aux élections complémentaires de la Diète Dalmate, ayant perdu tout espoir de recouvrer, grâce à l’appui du Gouvernement Impérial et Royal, la majorité parlementaire, le parti autonomiste se métamorphosa en parti « italien ». Il voulait profiter des avantages concédés par l’article 19 de la loi fondamentale de l’Etat où était reconnu à toutes les langues de l’Empire le droit de se développer librement. Cruelle ironie de l’histoire ! l’homme qui le premier, en Dalmatie, notifia officiellement la thèse de la nationalité italienne ne fut pas un Italien. Ce fut le docteur Keller, né en Dalmatie, de parents allemands, domicilié à Trieste comme avocat, délégué au Conseil de l’Empire par la circonscription des plus imposés de la ville de Zara. Dans la séance du 10 Décembre 1874, combattant, lui, Allemand, la proposition de slavi-ser les écoles moyennes en Dalmatie, il prétendit parler « au nom de la nation italienne en Dalmatie, ». Il se plaçait en opposition ouverte