— 112 — quand, tout amoureux qu’il soit de l’Italie, étant un de ses plus glorieux enfants, il a déclaré que la Dalmatie ne pourrait sans perdre sa dignité et, disons-le aussi, sans sacrifier sa destinée, devenir italienne. Celui qui conteste à la Dalmatie la nationalité slave se trompe s’il espère recueillir de la sympathie et des applaudissements sur les bords de l’Arno et de la Dora. La grande et généreuse Italie, l’Italie d’Alighieri, d’Alfieri, de Foscolo et de Niccolini, de Manzoni et de Massimo d’Azeglio, jugera que ce qui est sacré sur les bords du Sebeto l’est également sur les bords du Tizio.1 Elle, qui s’y entend un peu, reconnaîtrait ceux qui ont deux poids et deux mesures quand il s’agit de déterminer nos droits et les droits d’autrui, non pas entre les élèves de la Civilisation italienne, mais entre ceux de la Civilisation catholique. 2 Celui qui, en étudiant l’histoire et la littérature italienne, n’a pas appris à aimer sa propre nation, il n’a rien appris celui-là ; et il est indigne de l’Italie et de la Slavie. » Après avoir esquissé la nouvelle mission civile de l’Italie parmi les Slaves de la Dalmatie 1 Le Sebeto, fleuve italien — Le Tizio (Titius) actuellement Kerka rivière qui coule au nord-ouest de Sebenico, ville natale de Tommaseo. 2 Allusion à la revue La Civiltà cattolica (La civilisation catholique) qui représentait alors l’esprit politique réactionnaire.