— 228 — En terminant, le comte Pozza s’exprimait ainsi : « C’est devenu une nécessité très urgente de protéger la civilisation et la liberté de l’Europe ; et, pour cela, de constituer en Orient un Etat considérable qui par sa force, par son extension, par ses chances d’accroissement futur, puisse se garantir lui-même et nous garantir tous contre une invasion russe, contre une invasion autrichienne, et contre une soudaine et violente solution de la question orientale. « Cet Etat, si l’on veut qu’il vive, ne peut être qu’un Etat slave, un Etat capable d’enlever à la Russie la force morale qu’elle possède en qualité de seul représentant et presque de tutrice des Slaves dans les conseils européens ; capable d’enlever à l’Autriche la force morale que lui donnent les Slaves et particulièrement les Slaves du Sud, qui espèrent y trouver un solide appui et leur centre propre ; et cet Etat, désormais nécessaire à la sûreté de l’Europe, ne peut en fin de compte être qu’un Royaume de Serbie. « L’Italie doit y songer ». Donc, la Dalmatie, par la voix de Gundulitch de Kacitch et de Pucitch, au XVIIe, au XVIIIe et au XIXe siècles, clairement et énergiquement a préconisé le programme national qui se réalise aujourd’hui au milieu d’inénarrables catastrophes. La diversité du milieu et des choses qui se sentent et qui ne se réduisent pas en chiffres