— 268 — bilités et provoquèrent les acerbes commentaires des impérialistes italiens. Ceux-ci, d’un seul coup, étaient démasqués par le Président américain et mis en demeure, ou bien de dévoiler leurs secrets desseins ou de fournir la preuve, non plus idéologique et philosophique mais palpitante de réalité, des droits nationaux dont ils se réclamaient. Ces énergiques déclarations s’accordent exactement avec l’idée nette et précise de la nationalité telle qu’elle fut, pour tous les siècles formulée par la France. Rien d’essentiel ne peut être ajouté aux étincelantes définitions de Renan, de Fustel de Goulanges, d’Albert Sorel. Rien de plus lumineux et en même temps de plus positif que la lettre de Fustel de Coulanges à Mommsen (27 octobre 1870) en pleine occupation du territoire français : « Le principe de nationalité autorise simplement une province ou une population à ne pas obéir malgré elle à un maître étranger... Le principe de nationalité ne permettait pas au Piémont de conquérir par la force Milan et Venise ; mais il permettait à Milan et à Venise de s’affranchir de l’Autriche et de se joindre volontairement au Piémont. « Ce principe peut bien donner à l’Alsace un droit, mais il ne vous donne aucun sur elle... « Il constitue un droit pour les faibles ; il n’est pas un prétexte pour les ambitieux. Le principe