— 117 — la propre personnalité nationale, de le soustraire aux embûches de l’Etat le plus perfide parmi tous ceux qui ont conduit les destinées des peuples. De 1870 à 1912, pendant l’espace de huit législatures, la volonté populaire s’est solennellement manifestée en envoyant à la Diète du Royaume trente-cinq députés slaves, sur quarante et un, dont se compose l’assemblée. Afin de faire comprendre la haute signification du fait contre lequel désormais se briserait toute tentative, frauduleuse ou violente, je rappellerai qu’en Dalmatie, pour les élections à la Diète du Royaume, l’archaïque système électoral des classes est toujours en vigueur. Formées des contribuables les plus imposés, des communes rurales ou des villes, ou des Chambres de Commerce, ces classes composent des corps électoraux privilégiés, lesquels, resserrés dans des cercles étroits d’intérêt et de coteries, sont, à l’évident préjudice du véritable sentiment populaire, considérés comme les représentants attitrés de la grande masse de la nation. C’est ainsi seulement que s’explique la présence de six députés italiens dans la Diète de Dalmatie. La preuve de notre assertion nous est fournie par les élections au Parlement central de Vienne, où la Dalmatie envoie onze députés, élus sur la base du suffrage universel. Or, de ces onze collèges électoraux, pas un seul