— 115 — les sincères et nettes déclarations : « Dans le lien indissoluble formé sans solution de territoire par la communauté d’origines et par la langue, qui sont les signes caractéristiques de la nationalité, notre monde slave constitue l’immense majorité du peuple dalmate. Si on lui accorde la pleine jouissance des droits constitutionnels d’association, de liberté de parole et de liberté de la presse, quelle force dès lors pourra contrarier le développement de l’élément slave du pays?... Nous respecterons la minorité des 15 à 20.000 âmes qui parlent italien ; leurs droits nous seront sacrés, comme ils nous seraient sacrés même si la minorité était moindre encore. Car nous respectons profondément la liberté et nous avons foi en elle. Nous demandons seulement qu’il n’y ait plus pour personne aucune espèce de privilège. Nobles par leurs très pures origines indo-européennes, qui sont celles de tous les grands peuples civilisés ; forts de l’appui que leur donnent leurs nombreux frères d’outre-monts ; parlant un des idiomes européens les plus parfaits morphologiquement, les Slaves de la Dalmatie ont un droit indiscutable au libre développement de leur nationalité. Un peuple de 400.000 âmes peut-il permettre que son beau langage demeure pour toujours un exilé ? Nous, qui sommes reconnaissants à la civilisation italienne, notre éducatrice, et, plus qu’on ne le croit, affectueusement dévoués à notre seconde mère,