— XVI — l’âme slave. Elle sait qu’elle n’est pas res nullius. Evident est son droit de reprendre le cours de sa vie nationale, après la faillite de l’Autriche et de la Hongrie. C’est un trait fondamental de son histoire, de sa vie. On invoque la langue, l’histoire, l’âme, pour soumettre la Dalmatie à un régime étranger. Grave imprudence, dont ces pages feront prompte justice. La Dalmatie a révélé sa langue dans ses chants nationaux, dans les accents harmonieux et mâles de son peuple. Elle a manifesté ses aspirations dans les urnes électorales. Quant à son histoire, celle-ci lui appartient uniquement pour les périodes historiques intégrées par son droit national. Ces périodes sont rares dans une histoire de douleurs millénaires ; mais elles sont d’autant plus précieuses dans un moment comme celui-ci, qui lui ouvre de vastes espérances et des horizons lointains. Liée par des traités et par des conditions, à une Maison dans laquelle elle croyait voir réaliser, du moins en partie, ses aspirations de vie en commun avec les autres sœurs slaves, à une Maison qui a violé les serments les plus sacrés, elle se dispose à ressaisir automatiquement, avec ses sœurs, le droit de régler sa destinée, sur la base éternelle du Principe de Nationalité.