— CIV — leurs idées et leurs sentiments en slave ! Et c’est la chute de Constantinople, et la Renaissance grecque et latine qui s’ensuivit, qui présida à cette floraison littéraire slave en Dalmatie. Le slavisme donc était originaire et il n’avait été étouffé ni par les traditions latines, ni par les vagues vénitiennes. Il arrivait parfois à ces hommes d’écrire en latin, mais en italien jamais (sauf parfois à la fin du XVIIIme siècle). Et ce fait qu’ils écrivaient aussi en latin, n’est qu’une nouvelle preuve que le fond de la culture reçue de l’occident latin, avait été incapable de déraciner chez eux la fonction cérébrale slave qui tenait tête à tous les orages, à tous les régimes. C’est encore au XVe siècle que l’architecture dalmate arrive à son apogée. Les cathédrales de Sébénico (1450) et de Traù (1420), le Palais des Recteurs de Raguse (1390-1420-1464) rendent témoignage à l’originalité des architectes slaves de la Dalmatie (Maître Radovan, George Mataievitch, etc,.) Ces architectes puisent leur inspiration dans les monuments romains dal-mates. Ils sont les héritiers et les assimilateutrs indépendants de l’art roman, avec des envolées slaves. Pareillement, les peintres et les sculpteurs dalmates du XVe siècle, tout en fréquentant les écoles de peinture et de sculpture d’Italie, n’abdiquèrent jamais au génie de leur race, mais transfusèrent dans leurs œuvres