- 2ÔO - s’imposer un double travail d’émancipation. Au point de vue européen, elle a contre elle les traités de 1815, et, au point de vue intérieur, elle lutte contre les Hongrois-Allemands, qui l’entourent de pièges et qui opposent leurs besoins d’existence, de domination et d’exploitation aux besoins d’existence des provinces slaves du Sud. Et c’est dans ce double travail entrepris à l’extérieur par ses fils, sous les drapeaux victorieux de la grande Alliance, que la Serbie est entrée en scène. Mais son intervention n’eut pas du tout le sens que lui attribua un frauduleux impérialisme. Cette intervention ne résultait pas d’un « accord entre l’Italie et la Serbie » quoiqu’on l’ait obstinément affirmé en partant du principe antidémocratique et antilibéral de la répartition de territoires considérés comme coloniaux et servant de compensation. Jusqu’en 1860, le Piémont concentrait autour de lui et coordonnait toutes les aspirations nationales du peuple italien. Mais jamais, il n’allégua aucun droit sur les autres régions de la Péninsule. La Serbie, en 1917, se trouve dans un cas identique. L’Italie s’est fondée sur la volonté nationale de chacune des parties de la Péninsule. Le Piémont renonçait à son individualité historique et diplomatique. Nous savons parfaitement que beaucoup de patriotes du Risor-gimento craignaient de voir confisquer les libertés italiennes à l’avantage du Piémont. Ce-