— 153 — vait le pays de régler lui-même son statut public. Mais, comme nous l’avons dit, la Dalmatie était mal préparée à faire ce grand pas. Les communes méridionales acceptèrent avec enthousiasme la proposition d’envoyer des délégués à Zagreb. Par contre, Spalato et Zara, où la bureaucratie s’était puissamment retranchée, se mirent en opposition avec Raguse et les Bouches de Cattaro. Mais les communes de la Dalmatie centrale et septentrionale se trouvant aussi , en grande partie, dans la main des autonomistes et des italianisants, n’auraient pas osé affronter directement le courant unitaire qui commençait à se dessiner dans le pays ; toutefois, éludant le fond de la question, elles remirent la décision définitive à la volonté de la Diète. La Diète était sur le point d’être convoquée : effectivement, dans la séance du 18 avril 1861, elle repoussa le projet concernant la conférence qui devait se tenir à Zagreb. L’impression produite par ce vote, à Zagreb et dans tous les centres de la vie serbo-croate entre la Drave et l’Adriatique, fut désastreuse. Symboliquement, l’union dalmato-croate s’était déjà manifestée dans la capitale de la Croatie. Le 13 avril 1860, date de l’ouverture de la Diète — presque Constituante — de Croatie, dans cette salle qui naguère avait retenti des cris de : « Guerre aux Magyars ! » deux illustres Dalmates siégeaient comem députés croates : le comte Nicolas de Pozza pour la ville histori-