— 3oy — aux Slaves du Sud (et aussi aux Tchèques, aux Ruthènes et aux Bulgares). Ils les incitaient à conclure une alliance éternelle avec les Italiens. Sans égards pour les possesseurs autrichiens, ils proclamaient l’Adriatique mer commune aux Italiens et aux Slaves. « La mer Adriatique, que vous appelez azure 1 et dont nous, Slaves et Italiens, sommes les seuls maîtres parce que c’est nous principalement qui en faisons usage, nous représente le développement de notre industrie et de notre commerce ». Dans le statut relatif au projet d’alliance et que nos lecteurs trouveront à l’Appendice2 on traçait le programme d’une activité pratique commune italo-slave, conçue de manière à fournir la base très solide d’une association moderne fondée en vue du bien des deux races. La politique absolutiste de l’Autriche et de la Russie, la puissance de la Prusse, puissance grandissante et, hélas ! adulée, firent avorter le généreux projet. Mais à cette époque de gestation démocratique, à la timide apparition de la liberté et du sentiment de solidarité entre les nations une idée qui surgit n’est pas une idée morte en naissant. C’est seulement une floraison précoce. Le temps devait la mûrir. La se- 1 Epithète que les Serbo-Croates appliquent à l’Adriatique, dans leurs chants nationaux (Sinle More). 2 Appendice VI.