— 222 - notre nationalité. » Et aussi dans ce Michel qui, profitant des crises redoutables chez les voisins autrichien et turc, salué par la confiance unanime de la nation, de Zagreb à Cattaro, un autre Jellatchitch, mais plus personnel et plus indépendant, non asservi aux tares de la dévotion dynastique et de la caste, osa, lui vassal du Sultan, demander l’adhésion de la Croatie et de la Dalmatie à un plan d’Unité nationale, auquel le jeune Nicolas de Monténégro, non encore circonvenu par des agents machiavéliques, se déclarait prêt à sacrifier son petit trône. En cette année 1866, on pouvait croire que la destinée, après bien des siècles de souffrances et d’humiliations, commençait à nous sourire. En Dalmatie, le réveil national marchait a grands pas. Les questions nationales étaient débattues entre le parti slave, conscient de la sainteté de sa cause, et le parti autonomiste, dont les chefs libéraux étaient déjà passés, avec armes et bagages, dans le camp gouvernemen-tal-réactionnaire, sous l’étiquette italienne. Déjà la Monarchie s’avançait vers le conflit qui devait l’expulser de l’Allemagne et lui offrir une chance inespérée de se réconcilier avec le monde slave. En ce moment d’attente historique, le comte Pozza publia, à Florence, dans la Nuova Anto-logia (numéro de janvier) un article-programme sous le titre suggestif : « La Serbie et l’Em-pire d’Orient ».