tané des instincts et du juste orgueil des peuples des germes d’avenir enveloppés dans les traditions historiques et dans les chants populaire, des exemples donnés par d’autres nations, de l’éveil d’idées qui cherchaient et qui ne trouvaient pas un libre épanchement, de la conscience éveillée au sentiment d’une mission à remplir, mission inscrite dans le plan divin qui forma l’Europe à de communes destinées progressives. »1 Ces quelques paroles contiennent toute l’histoire de la Dalmatie. A elle le Destin assigna une grande part dans la réalisation du plan divin. Et qui aurait pu et voulu arracher l’âme slave de la Dalmatie ?2 Est-ce Venise ? Non, certainement. La grande République, « la fille aînée de la sagesse humaine », n’a jamais fait de politique nationale en Dalmatie, étant elle-même anationale : véni- 1 Politica internazionale, 1871. 2 Tommaseo écrit spirituellement: «D’après certains dires, les Dalmates sont une colonie romaine et la race antique aurait disparu entièrement. Comment on le prouve et comment peut disparaître toute une race sinon les races sauvages, je l’ignore. Que dans les villes et tout leur voisinage et, si l’on veut, sur toutes les côtes, malgré les nombreuses invasions d’autres peuples slaves survenues ensuite, il y ait cependant du sang romain, je pourrais sans doute le concéder ; mais la plus grande partie de la nation vit de la vie illyriquie ». (La storia civile nella letteraria. p. 162).