— 109 — de la langue italienne. Je l’aime plus que toutes les autres, après ma langue à moi, comme l’aiment tous mes compatriotes. » Mais l’hommage le plus chaleureux fut celui que M. de Voinovitch (le comte Constantin) exprima dans l’opuscule intitulé Un Vote pour l’Union, publié à Spalato en 1861 et auquel Tommaseo fit l’honneur d’une réponse très détaillée.1 Le jeune député qui, jusqu’au jour où il devint professeur de Droit Civil à l’Université de Zagreb (1874) allait exercer une si grande influence sur la vie politique et sociale de la Dalmatie, consacra à l’Italie et à sa mission en Dalmatie des pages éloquentes.2 II écrivait : «Vouloir que le slavisme pur prédomine sur nos rivages comme à Mostar et à Sarajevo, c’est vouloir l’impossible, c’est faire violence à la nature, c’est prétendre biffer d’un trait de plume l’histoire de quatre siècles. Qu’on le veuille ou non, la Dalmatie subira l’influence 1 Voir La Questione Dalmatica, riguardata ne’ suoi nuovi aspetti. Osservazioni all’ opuscolo di Costantino Voi-novich. Dans le volume : il Serio nel Faceto. Florence, Le Monnier, 1868. Pages 348-428. 2 II était lié d’amitié avec le patriote italien Carlo Tenca et collabora en 1858 à son célèbre journal milanais: « Il Crepuscolo ». Il fut le premier homme politique qui fit connaître la Dalmatie en Italie. Ses lettres sur la Dalmatie dans le « Crepuscolo » firent époque et furent louées par les hommes du Risorgimento.