— 122 — mistes (Zara et Spalato). Au total, 25 Slaves contre 16 autonomistes. Le résultat des élections fut salué par une explosion de joie non seulement dans la Province, mais dans tous les pays yougoslaves. A Zagreb se manifesta un enthousiasme indescriptible. « La victoire électorale du parti national en Dalmatie — écrivait le principal organe du parti national croate — est l’événement le plus heureux et le plus important qui soit survenu parmi nous depuis 1848. Dans tous nos pays régnent les ténèbres : en Croatie, en Bosnie, en Serbie, et dans l’antique Voïvodine serbe. Maintenant pointe en Dalmatie une étoile amie qui nous illumine tous et qui nous apporte l’augure d’un avenir plus joyeux.» Mais le gouvernement de Vienne restait, comme toujours, fidèle à sa politique de fraude, qu’il s’appelle Taaffe, ou Schmerling, ou Clam-Martinitz. Aux côtés du nouveau gouverneur, le général Roditch, il plaçait un des plus détestés parmi les fonctionnaires du régime centraliste, le conseiller Alesani, chargé de contrôler le gouverneur et la majorité nouvelle. Le premier président fut pris dans la majorité slave de la Diète. C’était un Serbe-orthodoxe, M. Ljubisa, qui avait énergiquement combattu pour la cause, dès 1861. La langue serbo-croate fut immédiatement introduite dans la rédaction des actes officiels de la Diète, non pas comme langue exclusive mais au même titre que la langue