— XCIT — mate. Almissa, Spalato, Traù, Sebenico l’acceptent pour leur souverain malgré le serment de fidélité prêté au roi Louis. Finalement, en 1390, Tvrtko prend le titre de roi de Croatie et de Dalmatie. Ce grand prince meurt l’année suivante et le troisième essai d’unification serbo-croate descend avec lui dans le tombeau pour n’être repris qu’au XIXme siècle par la Serbie réveillée du lourd sommeil ottoman. La mort de Louis d’Anjou, le règne de sa fille Marie, du prince consort Sigismond, les compétitions de Charles de Duras et de son fils La-dislas de Naples au trône de Hongrie, ouvrirent à Venise de nouveaux horizons. Elle entrevit la possibilité de reprendre la Dalmatie et la maîtrise de VAdriatique. Mais elle se heurtait aux dispositions malveillantes des villes dalma-tes qui avaient reconnu la Reine Marie et son époux Sigismond et qui venaient de jouir pendant un demi-siècle d’une vie largement autonome qu’elles ne connaissaient plus depuis les temps croato-byzantins. Venise recourut à la ruse. Elle s’allia à l’aristocratie croate, qui avait pris le parti du prétendant français contre Sigismond. Elle reconnut Ladislas. Celui-ci débarqua à Zara et se couronna le 5 août 1403, roi de Hongrie et de Croatie. Il revint à Naples après avoir chargé le prince bosniaque Hrvoje Vouktchitch de le représenter en Dalmatie. Hrvoje frappe monnaie. Et, hanté lui aussi par le rêve impérial,