avec le parti autonomiste docile à ses suggestions ; d’accord avec un parti qui (nous le verrons) était, dans la Diète du Royaume, représenté par un essaim de fonctionnaires politiques I. R. (tout puissants entre 1860 et 1874) et qui était poussé à ne pas laisser échapper de ses mains le pouvoir oligarchique. C’était un système de délations, d’accusations de haute trahison, de procès politiques, de fraudes électorales. Il fut appliqué avec une telle violence et tant de froide cruauté que, dans la Dalma-tie slave, le moindre succès slave pouvait se comparer aux sacrifices inénarrables que doivent aujourd’hui s’imposer les armées alliées pour enlever à la domination allemande quelques mètres de tranchées. De même qu’en Italie, et ailleurs aussi en Europe, on croit, à tort, que le mouvement yougoslave n’a pas de profondes racines; de même à tort, on croit que les procès et les vexations politiques contre l’idée nationale slave sont d’hier et que, dans l’histoire du peuple serbo-croate, les procès de Zagreb, de Vienne, de Banjaluka n’ont pas eu de précédents. Bien différente est la triste vérité. Précisément, la Dalmatie est celle des provinces slaves qui a eu le plus à souffrir des persécutions politiques, toutes organisées et menées par la bureaucratie italianisante. Pour affermir leur domination, ces bureaucrates faisaient croire, à Vienne, que le parti natio-