— 3o6 — « Le véritable objectif de la vie internationale de l’Italie — écrivait Mazzini — la voie plus directe vers sa future grandeur se trouve plus haut, là où s’agite aujourd’hui le problème vital de l’Europe. Dans la fraternité avec le vaste et puissant élément appelé à infuser un nouvel esprit parmi la communion des nations ou à les troubler par de longues guerres et de graves dangers si on le laisse dévoyer par une aveugle défiance : dans l’alliance avec la famille slave. » (Après l’admirable révolution russe du mois de mars 1917, qui osera contester à Mazzini la haute et presque surnaturelle vision des bouleversements européens?). Et Mazzini continuait, en s’exprimant ainsi : « En favorisant la renaissance des Slaves illyriens et de ceux qui habitent une grande partie de l’Europe, l’Italie acquerrait, la première entre les nations, le droit d’être aimée, d’inspirer et de conclure des arrangements économiques avec toute la famille slave ». Voilà un merveilleux programme, tracé de main de maître en 1871, au lendemain de Sedan, programme qu’en 1849, les pères du Risor-gimento avaient généreusement commencé à mettre en œuvre. En 1849 s’était fondée à Turin une association pour l’alliance italo-slave, sous les auspices de Valerio et Belgiojoso, deux noms chers à la nouvelle Italie. Dans un émouvant manifeste, les organisateurs s’adressaient