— XLIII — tes ont développé leur autonomie. Elles deviennent le troisième élément de la lutte adriatique, l’enjeu entre Slaves et Vénitiens. Jalouses de leurs statuts municipaux et trop faibles pour les défendre avec leurs propres forces, toujours elle se soumettront à la suzeraineté de celui qui leur offrira le plus de garanties de respect de leur autonomie. C’est pourquoi, elles reconnaîtront la suzeraineté byzantine jusqu’au Xlme siècle et se tiendront tranquilles entre les belligérants vénéto-slaves. Vers la fin du IXme siècle, nous avons trois Etats yougoslaves : une Croatie dalmate qui s’étend jusqu’à la frontière bulgare sur territoire bosniaque (les Bulgares détiennent une partie de cette province et sous peu convoîtront eux aussi l’Adriatique), la Serbie continentale — partagée en plusieurs petites principautés — et la Pannonie croate aux bords de la Save et de la Drave. Entre 864 et 876, Domagoj, prince des Croates, réside à Knin en Dalmatie. En 865, nouvelle guerre avec le Doge Orso Particiaco. Le successeur de Domagoj, Branimir (879-892) préside à la première lutte entre l’influence latine et l’influence grecque dans l’Eglise. L’évê-ché croate de Nona (Nin) devient la citadelle du slavisme. Il dépend toujours du patriarcat de Constantinople, mais Branimir s’en sépare et prête obédience au Pape Jean VIII (21 mai 879). A partir de cette date les Croates relèvent