— 236 — Ces paroles, après qu’on a entendu les déclarations d’un Bajamonti et d’un Lapenna, résonnent comme une triste ironie de l’histoire. Elles devraient être adressées à ceux qui, depuis longtemps, mais surtout depuis l’explosion de la guerre mondiale, ont, par tous les moyens — et avec succès, comme en témoigne l’inconsidérée déclaration du grand organe de la bourde ses imprudentes affirmations. I! verra comment la Dalmatie slave a pu, jusqu’en 1870, tolérer une majorité de députés qu’il appelle italiens, mais qui, en réalité, comme nous l’avons vu, s’est déclarée slave tout en faisant une guerre atroce au slavisme Dalmate. M. Bianchi se figure-t-il ce que dirait l’Histoire si, par exemple, dans le Parlement cisalpin, la majorité eut été composée de députés... français ? Mais que dira le peuple italien excité à la croisade contre les Slaves, lorsqu’il se trouvera face à face avec la dure réalité ? Heureusement, de nobles et sages paroles de M. La-briola, député au Parlement et président du parti socialiste réformiste, ont été publiées dans le même Messag-gero (Revisioni necessarie, 28 Avril). L’éminent député socialiste constate que la première condition pour rassurer le peuple serbe sur les intentions italiennes, c’est de reconnaître l’existence de la population serbo-croate de la Dalmatie. Ces paroles nous consolent des dangereuses improvisations de M. Bianchi. C’est toujours la même lutte esquissée dans ces pages : L’Italie ondoyant entre la lumière de la liberté démocratique et les ténèbres de l’impérialisme pan-germaniste. Espérons que la lumière triomphera.