— 181 — On a invoqué l’argument de la volonté individuelle et collective des Italianisants dalmates pour justifier les plus fantastiques exigences d’une infime minorité. Mais dès qu’elle s’exprime par la voix de l’énorme majorité de la population, cette même volonté perd aux yeux des ennemis du slavisme toute signification. On la somme de transiger avec les conditions primordiales de son existence. On ravale cette majorité au rang d’une race inférieure, « tailla-ble et corvéable à merci. » Nous ne sommes nullement embarrassés pour réfuter cette nouvelle doctrine. Si elle avait la moindre chance de prévaloir chez les nations civilisées, elle autoriserait les pires persécutions, la plus odieuse tyrannie. . Nous avons établi dans ces pages un fait primordial, à savoir que les Italiens, en tant qu’élément ethnique indigène, n’existaient pas en Dal-matie ; qu’on ne saurait donc parler d’une « nationalité » italienne dans cette province. Cependant nous repectons la volonté de ceux qui se disent Italiens ou Allemands en pays slave, lors même qu’une pareille déclaration dût impliquer un désaveu formel infligé par les enfants à leurs pères, le reniement de la foi nationale des ancêtres. Oui, certes, nous accordons pleine et entière liberté à 18.000 voire même à 60.000 Dalmates de se déclarer Italiens si tel est leur bon plaisir. Mais nous ne saurions leur accorder le droit — et en cela nous nous sentons