— 42 — avait fait voile pour la côte italienne. Son éloignement de la terre qui pourtant lui avait offert à Sebenico la représentation des tragédies d’Alfieri, n’était, après tout, qu’un aveu d’impuissance. La Dalmatie semblait une terre épuisée, sans vie, sans espoirs ; une grande oppression, un grand vide entre l’impossibilité radi- en 1802, mort à Florence le 1 Mai 1874. Il prit une part éminente au mouvement unitaire italien. Emprisonné à Venise avec Daniel Manin, libéré par la révolution du 17 mars 1848, Tommaseo devint membre du gouvernement provisoire vénitien, ministre de l’instruction publique, ambassadeur de la république vénitienne à Paris. Après la capitulation de Venise, il se réfugia à Corfou, ensuite passa à Turin, où il refusa un emploi officiel que lui offrit Cavour, et il commença son célèbre Dizionario universelle délia lingua italiana. Plus tard, il publia le Dictionnaire des Synonymes. Il se retira en 1861 à Florence, complètement aveugle. Il y finit ses jours en 1874, entouré du respect universel, après avoir refusé un siège de Sénateur à Rome et toute marque honorifique. Homme d’une indépendance absolue, de profonde conviction religieuse, il est un des principaux écrivains italiens du XIXme siècle. Un des fondateurs de la célèbre Nuova Antologia de Florence, Tommaseo s’essaya dans tous les genres de littérature. Il a dans son bagage littéraire environ 200 oeuvres .Son introduction à la correspondance de Pasquale Paoli, son Etude sur Ste Catherine de Sienne, ses mélanges littéraires et critiques, ses poésies, ses mémoires constituent une source inépuisable d’inspiration où la nouvelle génération italienne a largement puisé. Son activité slave, en politique et en littérature, est esquissée très rapidement dans ces pages.