— 251 — lui-ci accepta le plébiscite des régions italiques non pour son territoire d’Etat mais pour sa dynastie nationale. Il entendait former un statut national nouveau, ab imis fundamentis, un fait nouveau, un nouveau peuple, une vie qui n’était pas celle d’hier, comme disait magnifiquement Mazzini. De même, la Serbie ne peut émettre et n’émet aucune prétention ni ne s’attribue aucun droit sur les diverses régions historiques habitées par les Serbes, par les Croates, par les Slovènes. Ces pays et spécialement la Dalmatie et la Croatie, ont une histoire moderne et parlementaire distincte de l’histoire moderne et parlementaire de la Serbie ; quoique également animées du puissant souffle unitaire yougoslave. Au contraire, ce sont ces régions — dont le Piémont yougoslave est simplement le mandataire moral en Europe, le bras, l’exposant, le drapeau, — qui viendront à la dynastie nationale de la Serbie, tout en sauvegardant leur autonomie locale qui est aussi bien dans la nature de la démocratie slave que dans les traditions des régions dont l’é-tonnante et féconde variété concourt à rendre plus productive encore et plus originale leur unité. Ce sont elles qui invoqueront et qui invoquent la Serbie par les comités de l’émigra-tion et par des assemblées tenues dans la vaste prison autrichienne, (avec la circonspection que