- 69 - doue » apparut alors une proclamation dans laquelle les Dalmates conseillaient d’adopter la nouvelle orthographe latine qui avait été proposée par les Croates de Zagreb : « Nous avons eu beaucoup d’ennemis et beaucoup de tristesses. Il nous semble que la mesure est pleine. Ensevelissons les discordes civiles. Seule la concorde peut nous sauver et nous régénérer... C’est pourquoi nous prions le Directeur de la Zora Dalmatinska et ses collaborateurs d’adopter l’orthographe croate comme un moyen d’avancer l’unité nationale. Nous remercions affectueusement nos frères de Croatie pour leur incessant labeur en vue d’établir la concorde fraternelle. Nos frères nous attribuent l’honneur d’avoir posé les fondements de l’édifice national ; nous reconnaissons volontiers qu’ils furent, eux, les premiers à construire. Les fondements — sont l’honneur de nos aînés ; l’édifice — l’honneur de nos frères. » Dans un autre article, de 1844, Pozza écrit : «Nous voulons que notre littérature soit indépendante de toutes les autres ; qu’elle soit vraiment nationale, de telle sorte qu’elle soit éloignée de Walter Scott, de Victor Hugo et de Byron autant que de Virgile, de Milton et du Tasse ; de même que la race slave possède un caractère et des traits spéciaux, nous voulons qu’un caractère et des traits spéciaux distinguent aussi sa littérature. C’est sur cette base que nous entendons élever un temple aux viles slaves. »