— XXXV — présentant de la mission symbolique de la Dal-matie et du monde slave auprès du monde latin. La Dalmatie n’est donc pas devenue romaine par l’effet de l’occupation des légions romaines. Il suffirait de l’exemple de la Roumanie pour faire ressortir la différence radicale entre les deux phénomènes historiques. Il y eut, en Dalmatie, dès cette époque, croisement de races ; et le sang latin se mêla au sang illyrien et grec. Ce mélange forma la trame de la vie dalmate jusqu’à l’arrivée des nouvelles tribus slaves qui, se rattachant au cep illyrique, slavi-sèrent définitivement le pays. Dans les villes de la côte, l’élément roman subsista à côté de l’élément slave seulement chez les patriciens, dont quelques-uns étaient conscients de leur origine romaine, jusqu’au XVe siècle. Nous citerons l’archidiacre Thomas de Spalato (+ 1268) Mi-cha Madii de Barbazanis de Spalato (+ 1358), Elie Cerva de Raguse (+ 1520). Mais ce romanisme ne résista pas à l’influence du slavisme des pays limitrophes, surtout dans le nord de la Dalmatie, qui, par les femmes, transforma complètement la société dalmate. Dès le XIme siècle, les familles patriciennes de Zara sont alliées par mariage aux princes croates, les familles de Raguse et de Cattaro aux princes serbes. Le développement des villes dalmates au Moyen Age, les droits de cité accordés à d’innombrables et puissantes familles slaves, d’autre part