— LXXXVI — auquel l’unissent non seulement les liens d’une commune mission monarchique, mais encore le noble idiome slave qui leur est commun (eiusdem nobilis slavici idiomatis participatio... et plus loin : eiusdem generosae linguae sublimitas). Sur ces entrefaites, une nouvelle guerre éclata entre la Hongrie et la Serbie; et Douchan reçut très froidement les envoyés du pape. La tentative échoua. Les affaires dalmates reviennent à l’ordre du jour. Venise veut annexer les territoires de la sœur de Douchan. Le roi de Hongrie les convoite aussi, Douchan aussi. L’empereur refuse l’offre vénitienne de vendre à la république Clissa et Almissa. Bien au contraire, il se prépare à les occuper militairement. Mais les bourgeois de Scardona se donnent à Venise de peur de tomber au pouvoir de l’empereur. Clissa est occupée par les troupes hungaro-croates. Le grand « rassembleur » des terres serbes, le souverain, dont le Code (1349) proclame le génie organisateur, ne survécut que de quelques mois à l’affaire dalmate. Il décéda à l’âge de 48 ans (20 décembre 1355), quelque part en Macédoine, on ne sait où. Sa mort sauva l’empire byzantin 1 — ce qui fut un grand mal — accéléra, 1 A l’Empereur qu’elle avait inscrit au Livre d’Or, Venise écrivait dès 1350 : « Serenissimo Domino Stephano. Grecorum Imperatori semper augusto et Raxiae (Serbiae) rege illustri. »