— 237 — geoisie italienne — tenté d’égarer l’opinion publique italienne, de l’induire systématiquement en erreur, sans se préoccuper des fatales conséquences de leur triste campagne pour cette Ita' lie elle-même qu’ils déclarent aimer. Mais si cette campagne excuse l’ignorance dont les paroles citées plus haut sont un exemple mémorable, elle ne l’excuse pas tout à fait. Car nous avons rapidement fait voir à nos lecteurs comment l’Italie moderne, bien différente de celle du Risorgimento, a renoncé délibérément à tout contact avec le monde slave et a accepté passivement toutes les informations intéressées et même les plus fantastiques sur l’évolution d’un monde qui est à ses portes et auquel cependant est réservée une si grande part dans la future et pacifique expansion du génie italien. Ignorance invincible, qui fait que la Dalmatie est maintenant traitée comme un bien que l’on puisse transférer de main en main. Sous le prestige de Rome et de Venise, dont on abuse pour justifier d’inavouables conquêtes, s’est propagée la thèse audacieuse de l’italianité de la Dalmatie. Et les rares voix dissidentes qui mettaient en garde l’opinion publique italienne et qui l’invitaient à l’impartial examen des faits se voyaient quotidiennement bafouées et condamnées au silence. Mais les faits exposés dans ce modeste écrit détruisent la légende, et pour toujours. Les rhéteurs, les sentimentalistes, les impé-