— XV — énergiques refus mazziniens de l’honorable Bis-solati jusqu’aux projets de pure et simple conquête du Parti improprement appelé Nationaliste. Preuve évidente du désordre qui règne dans l’âme italienne, violentée mais intimement rebelle à une aventure où elle n’aperçoit ni un avantage matériel ni un succès moral. Les cartes géographiques n’ont servi de rien. Les audacieuses mystifications scientifiques d’une toponomastique (mot précieux rappelant le latin de Molière) qui fait apparaître en lettres rouges orthographiquement italiennes une centaine de noms slaves qu’elle n’osait pas italianiser, (comme malheureusement on le pratique dans les pays slovènes), ces audacieuses mystifications ont, dans le monde italien équilibré, soulevé un dégoût mal dissimulé. Une parole franche, soutenue par des faits inattaquables, pourra encore fournir des armes précieuses à ceux qui placent l’Italie, son honneur et son avenir, plus haut que les faciles séductions offertes au peuple italien par des plagiaires d’un esprit impérialiste étranger à sa nature, à sa raison d’être, à sa mission dans le monde. Au milieu de tant de clameurs, la Dalmatie se tait ; mais son réveil sera terrible pour ceux qui ont tendu des pièges à son âme. Quand elle connaîtra la lutte qui bouillonne aujourd’hui autour de sa destinée, elle n’arrivera pas à comprendre que, même un seul instant, on ait pu douter d’elle, de ses indissolubles liens avec