— 148 — les soldats enrégimentés contre nos ennemis communs. « Nous n’avons pas été divisés par notre inimitié réciproque ni par des querelles, puisqu’il n’y eut jamais la guerre entre nous, ni entre nos aïeux ; nous n’avons pas été divisés par des besoins ou des avantages particuliers, puisque, de même que nous avons besoin de votre mer et de vos marins, vous avez besoin de nos forêts et de nos champs, de nos agriculteurs et de nos soldats. « Une main étrangère et un intérêt étranger ont accompli la séparation parmi nous ; un chef étranger, la tendance et la ruse étrangères ont divisé les fils de la même mère, ont rompu l’unité du territoire et ont miné entièrement la félicité nationale, laquelle ne peut fleurir et s’épanouir que dans l’unité et dans la concorde nationales. « Frères dalmates, Compatriotes ! Après de longs siècles, voici pour nos nations voisines, qui ont tout en commun, l’occasion de réaliser l’union la plus complète. « Vous étiez jadis puissants par le commerce maritime, puissants par l’esprit et par l’intelligence ; la Dalmatie compte, dans la politique, dans le sacerdoce, dans la littérature, dans l’art, dans la guerre, dans la navigation, des hommes célèbres qui sont l’orgueil et la parure de notre terre commune. Mais le temps vous a affaiblis,