— XL1I — en médiatrice entre YOrient et l’Occident, en attendant qu’elle devienne le temple de la Beauté et de la Sagesse. Tenant par un fil au continent italique, toute sa vie est sur la mer. Elle doit empêcher la croissance d’un autre Etat sur le rivage opposé, car cet Etat l’étranglerait. D’où, les efforts gigantesques de cette Rome aquatique pour obtenir la maîtrise incontestée de l’Adriatique. Mais sur le rivage opposé les Slaves tendent à se cristalliser, il faut donc empêcher ce processus d’étatisme d’où dépend la vie et la mort de la ville de saint Marc. Dès le IXme siècle se pose le problème européen de la question yougoslave. Il n’est pas encore résolu. En Dalmatie, il y a au nord un prince des Croates, au sud un prince des Narentains (Serbes). A St-Martin, sur le territoire qui forma plus tard le comté de Poglizze, le doge Trado-nico conclut un traité de paix avec le prince croate Mislav et avec le prince narentain Druzak. Mais les Narentains reprennent la lutte en 840. Ils sont les plus forts. Venise, pour les combattre est obligée de conclure un traité d’alliance avec le Roi Lothaire, fils de l’Empe-reur Louis le Débonnaire (840). Le successeur de Mislav Trpimir (845-864) prend le titre de Dux Chroatorum. Il a deux résidences, à Klis près de Spalato, à Biac près de Traù. A la faveur des luttes byzantines avec les Arabes et les Bulgares les villes dalma-