— 220 — promis et qu’aucune autre solution ne pourrait être prise en considération si ce n’est le groupement de toutes les forces nationales autour de la Serbie. Toutes les autres tentatives de remplacer ce facteur politique par d’autres (Croatie, Monténégro, etc.) étaient vouées à un échec certain. Malgré le profond occidentalisme des Dalmates et des Croates, la Serbie ultra-démocratique et orientale exerçait une fascination réelle sur tous les patriotes entre la Drave et l’Adriatique.1 Cette fascination touchait à son apogée en 1866. Elle était dûe à deux causes fondamentales : à la liberté démocratique, aussi éloignée du bureaucratisme autrichien qu’elle l’est, par définition, de l’arbitraire russe singé par les souverains monténégrins et, encore que bien souvent déchiré par des luttes intestines, au su- 1 Nous rappellerons Ici que la Dalmatie a donné trois ministres de la Couronne à la Serbie (M. Jovanovitch, de Cattaro, ministre de l’intérieur dans le cabinet actuel de M. Pachitch, M. Djaja, de Raguse, catholique, ancien ministre de l’intérieur et ministre plénipotentiaire et feu le général Franassovitch, de Curzola, catholique, ministre des affaires étrangères sous le Roi Alexandre) outre de nombreux officiers, professeurs, consuls etc. Un autre Dalmate, de Zavtat, catholique, feu M. Bogissitch a été ministre de la Justice au Monténégro. Son Code Civil rédigé pour ce petit Etat serbe est un essai très remarquable de codification du droit coutumier serbe.