— X — A elle se vendirent Italiens, Slaves, Allemands ; sans vergogne et sans réflexion, sans prévoir que, de ces « Commissions de Statistique » surgiraient non des chiffres, mais des hommes. Ces hommes étaient destinés à venger le droit national qui, précisément, renferme en soi tous les autres principes que les Etats de proie considèrent comme en dessus ou en dehors de la raison d’être d’un peuple. La guerre actuelle n’est que le dernier acte du grand drame des nations, commencé en 1815, Et maintenant, pendant que retentit dans toute l’Europe le cri des victimes de la rapine et de la supercherie, maintenant que le monde civilisé subit le plus terrible des carnages pour la cause de la libération définitive des peuples, les tristes souvenirs de 1815, poudrés et fardés d’après la recette du Pangermanisme, viennent de nouveau à la lumière, et précisément dans le pays même qui, plus que les autres, a souffert par le fait des « Commissions de Statistique » de 1815. Un groupe politique audacieux, isolé de l’immense majorité de la nation, impatient de rivaliser avec les maîtres de la strenuous life germanique, reprend maintenant la thèse de 1815, au préjudice des petites nations de race slave. Pour ce groupe, les nationalités — sauf la sienne — ce sont de « simples données extérieures de la Statistique» comme en 1815; — les masses rurales « sont privées de conscience na-