— 223 — Avant de terminer, qu’il me soit permis de détacher de cet écrit quelques passages significatifs ! On y verra, esquissé avec une lucidité admirable, le programme de 1914. La prophétie de M. Pozza s’accordait avec la pensée qui dirigeait secrètement tous les patriotes slaves, même lorsque ceux-ci paraissaient lui échapper davantage. La prophétie pouvait faire sourire les personnes qui ignoraient la marche lente mais sûre de la grande idée slave. Quelques esprits ne s’y trompaient pas ; des privilégiés, par exemple Tommaseo, qui se rencontrait souvent avec Pozza pendant leur séjour sur les bords de l’Amo ; et Mazzini, qui, à Lugano, lisait les œuvres de Mickiewicz, de Cy-prien Robert et d’autres encore, ainsi que les articles de Pozza et les études de Tommaseo, grâce à quoi il put composer ses fatidiques « Lettres Slaves ». Le gentilhomme dalmate écrivait : « La merveilleuse solution de la cause italienne, œuvre du bon sens plutôt que de la force, constitue aujourd’hui le plus grand triomphe du principe de nationalité contre les sophismes du droit historique, des confins naturels, de l’équilibre politique, qui pèsent sur l’esprit des hommes d’Etat. En devenant tout d’un coup le meilleur soutien de ce principe, la cause italienne a donné, dans le reste de l’Europe, une forte impulsion à la liberté. Elle a mis à l’ordre du jour