— LXXXVII I — du traité, Venise renonce à tout le littoral qui « s’étend d’une ligne qui partage en deux le Quarnero jusqu’au territoire de Durazzo. » L’étendue du désastre se mesure au fait que le doge dépose le titre de « Dux Dalmatiae et Chroa-tiae. » Un grand souffle de révolte de Raguse à Trieste contre le féroce égoïsme commercial de Venise facilite à Louis l’œuvre libératrice. Le prince français assis sur le trône de saint Etienne apportait sous la couronne patriarcale hongroise une grande réalité : l’autonomie ! Précisément ce que les aristocrates touraniens ju-ddisants de la Magyarie moderne ont toujours refusé aux peuples qui s’étaient librement alliés à un pouvoir suzerain anational et chrétien. Tandis qu’à l’autre bout de l’Adriatique, Trieste, l’ennemie jurée et la victime de Venise, s’en délivrait en signant un pacte de protection avec la Maison d’Autriche, Raguse, chassait le comte vénitien et proclamait, sous le protectorat du roi de Hongrie, en tant que roi de Croatie et de Dalmatie, son indépendance républicaine. Toutes les autres villes de Dalmatie suivent l’exemple de la sœur aînée. Elles accueillent avec des transports de joie le nouveau régime de liberté. Pendant plus d’un demi-siècle, Venise sera exclue du rivage oriental de l’Adriatique. Son heureux rival réalise pour un instant cette confédération danubienne-balkaniqw dont on a rêvé jusqu’à nos jours, que Mazzini a