— 282 — s’harmonisent pas avec les règles de la justice et du droit éternel. » Aujourd’hui nous voyons les ministres de la nouvelle Europe marcher dans la voie indiquée par Mazzini. La jeunesse italienne puise en grande partie dans la conception mazzinienne de l’Italie, la force de nouveaux sacrifices. Cette jeune génération a tracé le programme d’affranchissement et de large nationalisme de la troisième Italie, en une page que nous tenons à citer. Nous y retrouvons la meilleure partie du Moi italien et la formule plus sereine et plus ample de la mission de l’Italie auprès des nations issues du principe de nationalité. « Nous voulons la patrie grande et respectée, mais par l’effet d’une grande justice — s’écriait, au début de la guerre, Eugène Yajna, qui, plus tard, offrit en holocauste sa vie sur les Alpes. — Qui donc, si ce n’est nous, atteignaient les pénétrants regards que Tommaseo, bien avant Mazzini et plus que lui encore, a projetés sur les destins des peuples ? Et qui donc, si ce n’est lui, a compris qu’il y avait une commune mission de liberté entre les peuples balkaniques, dont il procédait par le sang, et le peuple italien qui alimenta son génie tourmenté? Dès cette époque, conscient de la complexité du problème, il en traçait de main de maître la solution : — « Il faut unifier les peuples sans en retrancher ou en comprimer aucune partie ; et en laissant toute la liberté possible à la com-