— U9 — du régime oligarchique à la première timide expérience de la souveraineté nationale. Pendant les premiers mois de 1870 apparut un profond dissentiment au sein du cabinet autrichien. Une fraction, composée d’Alle-mands fanatiques (Plener, Hasner, Giskra, Herbst et Brestel) préconisait l’application du régime dualiste inauguré en 1867, autrement dit un centralisme à double face : allemand en Cisleithanie, magyar en Transleithanie. Cette fraction du cabinet avait pour partisans, à la vie, à la mort, les autonomistes italiens de la Dalmatie commandés par le député Lapenna. La fraction opposée (Taaffe, Berger et Potocki) désirait au contraire l’entente avec les peuples slaves et proposait la dissolution du Reichs-rath et des Diètes Provinciales pour examiner la situation avec le concours de nouveaux représentants nationaux. Après une longue hésitation, l’Empereur se déclara pour la majorité du cabinet et chargea Hasner de former un ministère nouveau. Mais l’agitation fédéraliste allait en augmentant. Effrayé, Beust (ministre des affaires étrangères) conseillait une politique d’entente, à l’encontre de Giskra, qui prêchait : « Nur nichts slavisch. » Les Diètes refusèrent d’envoyer leurs délégués au Beichs-rath. Les Tchèques et les Moraves s’abstinrent. De 203 députés, le Parlement se réduisit à 129. Finalement, Hasner donna sa démission ; et