— XLI — des Francs et des Byzantins. Un homme cependant surgit au milieu du chaos, Lyoutovid Posavski, qui, entre 819 et 822 soulève les peuples slaves, bat les Francs et groupe sous son autorité les Croates de la Pannonie, les Slovènes et les Serbes danubiens. Pour un instant, tous les pays yougoslaves entre la Save et le Timok obéissent à une seule autorité. Mais cet effort est vite brisé par les deux grandes puissances qui se partagent à Aix-la-Chapelle en 822, les pays serbo-croates. La Croatie dalmate entre l’Adriatique et les fleuves Cetina et Vrbas échoit à l’empereur Ludovic le Débonnaire, la Dalmatie proprement dite, toutes les villes de la côte et les îles restant sous la souveraineté byzantine. En 839, Venise entre en scène. Luttes sanglantes avec les Narentains qui ont fondé un petit Etat serbe redoutable aux bouches de la Naren-ta. Ce sont les Vikings slaves. Le doge Pierre Tradonico ouvre la série des grands Vénitiens exécuteurs du programme de la merveilleuse ville lagunaire. Cette nouvelle puissance maritime, mi-orientale, mi-latine, tend à s’emparer du grand commerce du Levant, elle pose dès cette époque les assises de sa future grandeur par la surveillance de l’unique chemin qu’elle a pour atteindre ses rivales, pour s’emparer de l’Orient. Ce chemin c’est l’Adriatique. Ce couloir de pénétration et en même temps cordon stratégique, c’est la Dalmatie. Venise se pose