— 258 — la deuxième comprend dix mille Croates de Croatie, d’Istrie et de Dalmatie, attestent devant le monde notre volonté de nous unifier ou de mourir. Dans la bataille de la Dobrudja, en face de la panique roumaine et de la tragique trahison du tsarisme russe, une seule division, la division yougoslave, contint un certain temps la sauvage impétuosité des Bulgares et des Allemands. Parmi les héros de la terrible bataille, trois Dalmates se distinguèrent particulièrement, trois Dalmates de Spalato. Un d’eux Louis Lovritch, officier, aveuglé par des gaz asphyxiants, cité à l’ordre du jour de l’armée serbe, dit à la Princesse de Serbie qui l’assistait tendrement : « Je ne regrette pas d’avoir perdu les yeux. Je les ai sacrifiés à la cause de l’unité de ma nation ». En Italie, des milliers et des milliers de soldats yougoslaves attendent avec impatience d’être expédiés au front et de savourer la volupté de l’holocauste suprême. Et à l’heure où, autant que le comporte la terrible situation de notre pays, nos jeunes gens attestaient par l’effusion de leur sang la volonté de se racheter, les paroles suivantes retentissaient dans la Diète de Croatie : « Nous nous disputions et nous dispersions nos forces à des futilités, oublieux de la seule chose que nous devions protéger, contre l’oubli : notre vie commune. Néanmoins, l’étranger nous considérait comme un seul peuple. Pour le définir, nous ne trouvions, dans leurs