— 57 — envoyer à Prague un délégué, les signataires déclaraient que d’ores et déjà, ils adoptaient les décisions de la majorité de l’Assemblée. Ils priaient celle-ci de prendre toutes les mesures les plus efficaces pour assurer à 17 millions de Slaves autrichiens la possibilité de s’affirmer et de se développer dans le milieu de l’Etat commun.1 Beaucoup de signataires de l’adresse firent défection plus tard et passèrent dans le camp hostile à la réalisation de l’idée slave. Néanmoins le fait subsiste avec ses causes éloignées et avec ses conséquences. Il constitue une preuve lumineuse de la spontanéité du mouvement slave et des véritables sentiments de la capitale de la Dalmatie dans ce grand pêle-mêle d’idées provoqué par le réveil de la nationalité du pays, sous le fouet des paroles qu’avaient prononcées Tommaseo et les pères du réveil serbo-croate. A Padoue, la jeunesse dal-mate entretenait le feu sacré. Qu’on nous permette de noter ici, avant de la développer, une observation générale rendue nécessaire par une thèse très dangereuse 1 L’adresse était signée par l’élite de la population zaratine : le comte Jean Pavlovich, le comte François Borelli, le comte Cosimo Begna-Possedaria, le Docteur Filippi, Demetrius Medovich, Noble Domenico Lan-tana, le Docteur Manzin, le Docteur Cesare de Pellegrini, Sigismond de Qrazio, le comte Deda-Mitrovitch, etc., etc.