— 94 — la question politique sur la destinée de la Dal-matie ne pouvait ni ne devait, en aucune manière, impliquer une question préjudicielle sur le caractère ethnique du pays ; caractère qui devait rester en dehors et au-dessus de tout débat. Dans son discours d’ouverture de la session de 1863 (12 janvier) le président de la Diète, le chevalier Petrovitch1 fit la déclaration sui-suivante : « La langue slavo-dalmate, Messieurs, qui s’appelle ainsi, en vertu d’un vote de la Chambre et qui est presque identique à la langue littéraire des Serbes et des Croates, a un avenir trop certain pour qu’on ait besoin de la répandre par des moyens violents. Rien ne contribuera mieux à son épanouissement final que la propagande des livres utiles reproduisant dans cette langue les idées de la civilisation européenne. « En Dalmalie, la langue italienne est un hôte bienfaisant, qui ne mérite pas d’être renvoyé comme un parasite importun. » 1 L’Empereur nommait les présidents des Diètes des royaumes et pays représentés au Conseil de l’Empire. 11 les prenait dans le sein de la majorité ; et les vices-pré-sidents dans les rangs de la minorité. Jusqu’en 1870, comme nous le verrons, la majorité de la Diète dalmate était « autonomiste ». Le chevalier Petrovitch était un avocat de Zara, serbe-orthodoxe italianisant, très estimé, dans tous les groupes de la Chambre, pour son impartialité.