- 44 - plus passionné que celui de Mazzini, rappelant le misereor super turbam, à la manière slave de Tolstoï et de Dostoïevski, le mysticisme et la sensualité, l’ignorance de l’art de la composition, l’éternelle critique de soi-même, l’âpreté tempérée par une bonté infinie, l’inconsciente vanité, l’esprit de contradiction, l’inébranlable foi dans le principe municipal et autonome de la communauté historique et enfin la profondeur de la pensée philosophique chrétienne recouverte d’une légère couche de panthéisme, toutes ces qualités et tous ces défauts révélaient en lui quelquefois le Dalmate, mais le Slave toujours. En vain, il lance des boutades à Cesa-re Cantù et s’en prend même, malgré son grand amour, à Dante, lui reprochant d’avoir nié la nationalité italienne et d’avoir fixé au Quame-ro les limites de l’Italie. En vain prend-il soin de déclarer, de dire et de redire — tantôt doucement, tantôt avec âpreté — comme s’il sentait en soi-même la faiblesse de ses arguments — qu’il est Italien. Oui, certainement, il l’est, mais en même temps et sans aucun doute, il est Slave. On s’en aperçoit dès que l’on touche en lui une certaine corde que lui-même, bouleversé par la chaude vague italienne, n’a cependant jamais cessé de caresser dans les replis profonds de son cœur virilement, intégralement, sjurhumainement honnête. Au ton de ses ripostes, dans ses apo-