gion narentaine. Les armées bulgares enva- • hissent le territoire de Zara, mais elles n’osent pas attaquer la Croatie proprement dite. Toutes ces guerres portent le caractère d’in-vasions-migrations moyennâgeuses. La péninsule balkanique, déjà presque entièrement slave, cherche une orientation. Les hautes vagues déferlent tantôt de l’est à l’ouest, tantôt de l’ouest à l’est. Sans l’intervention d’éléments hostiles du dehors, il est plus que probable qu’une assiette territoriale et nationale aurait été trouvée. Mais les éléments étrangers ont toujours traversé les tentatives slaves d’unification au moment même où elles allaient aboutir. Ce legs du Moyen Age, le XXme siècle est chargé de le liquider. Entre peuples de la même souche depuis les rivages de la mer Noire jusqu’à l’Adriatique et au Triglav Slovène, la nation la plus douée et la plus civilisée — le noyau compacte, rythmique et riche d’élan et d’énergies serbo-croate-slovène finira par l’emporter. Le germe de cette lutte se trouve vers l’an mille dans les premiers contacts armés avec les Bulgares et dans les efforts de la royauté croate qui après son éclipse passera la main au royaume-empire serbe. La politique de ménagement de l’empire byzantin vis-à-vis de la jeune puissance croate est une preuve péremptoire de la place importante que celle-ci a su se ménager sur les Balkans.