— XLVI — troubles éclatent en Croatie et en Dalmatie. Le pape envoie en Dalmatie un légat. Trois nouveaux évêchés surgissent, ceux de Knin, de Bel-grad (Zaravecchia) et de Traù. Le diocèse de Knin comprend toute la région croate jusqu’à la Drave et le diocèse de Spalato s’étend jusqu’à Zagreb. A un quatrième concile, en 1076, en présence de Venise déjà maîtresse des villes dalmates, les différends entre latins et croates s’aplanis-sent. La liturgie slave est tolérée. Le conflit sommeillera huit siècles. On continuera de prier en slave dans les diocèses de Veglia, de Zara, de Sebenico et surtout de Spalato ; et le problème identique se posera au XIXme siècle exactement dans les mêmes termes, aggravé par l’intervention hostile de l’Autriche. Les Italianisants et les Autrichiens se ligueront contre le slavisme de l’église dalmate, les papes oscilleront dans leurs décisions sans toutefois jamais arriver à la suppression de la liturgie slave et la guerre mondiale de 19H inscrira au tableau des innombrables buts de guerre, avec la libération des Slaves, la solution du problème qui, de purement ecclésiastique, est devenu politique et national. Tout le IXme siècle s’écoule dans des luttes sanglantes entre les Serbes du Narenta et les Vénitiens. En 887 la flotte vénitienne est battue près Makarska et le doge Pietro Candiano périt dans la mêlée.