— 36o — en politique, était « autonomiste » donc adversaire du parti national serbo-croate. «Messieurs les députés connaissent bien la Province — dit-il — et ils savent qu’en toutes les églises des campagnes et des villes, le peuple chante en slave. A toutes les fonctions religieuses, la messe exceptée, où la langue vulgaire n’est pas admise, tous les chants sont slaves et même pendant la messe, le peuple, en réalité, répond en slave. » En 1889, le gouvernement autrichien, soutenu, comme toujours, par le parti italianisant, prit résolument position contre la liturgie slave. Déjà il s’était opposé au Concordat monténégrin (1887) ainsi qu’à l’introduction de la liturgie slave dans le diocèse d’Antivari. Dans cette opposition, dûe surtout à la circonstance que les missels pour le Monténégro avaient été imprimés à Rome, non pas en gla-golite, mais en cyrillien — qui est l’écriture usitée aussi dans l’Eglise russe et serbe-ortho-doxe — le gouvernement de Vienne s’était rencontré avec le gouvernement russe qui s’opposait au Concordat pour une toute autre raison. L’Autriche craignait une plus intime alliance des catholiques du Monténégro avec les Serbes et les Croates de Dalmatie et de Bosnie (grâce à l’appui du parti radical croate, on avait fomenté une agitation dans le diocèse d’Antivari pour que les catholiques se décla-