d’une substitution, en partie pacifique, en partie violente, d’un peuple à un autre dans l’état de possession du pays et d’un idéal à un autre. Cet autre peuple, cet autre idéal, nous venons de démontrer qu’ils n’ont jamais existé. Ils constituaient simplement la forme transitoire du rayonnement d’une autre culture, des flancs de laquelle ne pouvait naître une nation. Nous avons voulu placer sous les yeux de tous les hommes de bonne foi ce plébiscite de toutes les heures dont parle avec éloquence Ernest Renan. Un tel plébiscite n’est pas un acte unique inscrit dans un procès-verbal mais une lente suite d’affirmations, ou tacites ou solennelles, d’une conscience, d’un sentiment, d’une spéciale attitude de la vie, formant l’essence d’une nationalité. A la lumière des faits s’est dissipée la légende d’une Dalmatie qui n’aurait pas de conscience nationale, ou dont la conscience nationale ne serait point slave. Légende remise récemment encore en circulation — si tenaces sont les mensonges historiques ! — par l’organe le plus autorisé de l’opinion publique en Italie. Celui-ci n’a pas craint de reprocher aux Yougoslaves d’avoir, depuis longtemps, pris un ton d’hostilité, qui, a-t-il dit « n’est pas propre à nous faire oublier le demi-siècle de pires violences par lesquelles avec la complicité du gouvernement autrichien ils se sont appliqués à dénaturer le caractère de la Dalmatie, en es-